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Antoine FERRARI (01/02/1910 - 09/01/1995)

 

A Savoir :

FERRARI Antoine Né le 1 février 1910 à Marseille
Mort le 9 janvier 1995

Peintre de portraits, paysages, natures mortes
Peintre de composition murale

Il fût élève de l'école des Beaux-Arts de Marseille, puis de Lucien Simon à celle de Paris.
En 1937, il reçut la bourse de séjour à la villa Abd-el Tif d’Alger jusqu’en 1939, date à laquelle il fût mobilisé.

Il a exposé à Paris, débutant en 1928 au salon d’Automne où il figura jusqu’en 1935. Il fût ensuite invité au salon des Tuileries, notamment en 1937, 1943.

Il a peint des portraits, des paysages de Paris, de Marseille et de la Côte d’Azur, ainsi que des sujets typiques d’Algérie. Il a exécuté des compositions « Le bain de mer » pour le pavillon de l’Hygiène de l’Exposition Universelle de Paris 1937, et « scène familiale » pour le groupe scolaire du Prés St Gervais.


Musées :
- Alger : Café mauve ; Vue du port de Marseille ; ...
- Marseille (musée Longehaup): Portrait de l'artiste
- Paris (musée d'art moderne) : Paysages du Treyas


Référence :
- Benezit : Tome 5 page 400
- Alauzen : Page 201
   

Le Provençal 10 janvier 1995



["Si, par un caprice des dieux, je pouvais dans l'absolu, voir se réaliser mon voeu le plus pieux, je peindrais encore et encore".
Comment ces même divinités qui ont des yeux pour voir ne vont-elles pas exaucer la prière du dernier Grand Fauve, Antoine Ferrari qui vient de s'endormir dans la paix de ses quatre vingt-cinq printemps?
Lui fils de tailleur qui déserta la boutique du boulevard Louis Salvator à Marseille pour "monter à Paris" afin de s'immerger dans la bohème des Montparnos, lui modèle à tout bien faire, lui qui sans le savoir habita dans l'atelier où Soutine avait écorché boeuf après boeuf, lui dont la première richesse fût le billet de 500 F lâché par Pascin contre une toile, lui si pudique qu'évoquer sa peinture lui était blasphème, c'est donc ce Ferrari qui a posé ses pinceaux.
Quel itinéraire depuis la rue Bonaparte jusqu'à la villa Abd-el Tif, où durant trois ans (de 1937 à 1940) le jeune boursier de cette fondation aux antipodes de la villa de Médicis va pouvoir s'énivrer d'ocres et d'ors aussi éblouissants que ceux tournoyant dans les blés d'un certain champ où Van Gogh choisit son ultime sillon.
De l'Algérie hospitalière, Ferrari rapporta en viatique l'amitié d'Albert Marquet; revenu aux rives du Lacydon, il s'amarra au zinc du Péano, trinquant avec un facteur au trait sans repentir et à la palette ensanglantée de vermillons: dans ce bateau-lavoir, Ambrogiani, Serra et Ferrari firent et refirent le monde, prêts à toutes les dérives, Louis Audibert, le patriarche étant le plus jeune de coeur.
Alors que de Paris à Tokyo, les expositions d'Antoine Ferrari étaient autant d'événements, il fallut à Marseille les Merenciano, Garibaldi et autre André Maurice pour qu'il fût prophète en sa ville; le jeune et ardent Pouzet des Isles eut honneur en 1973 que de lui offrir ses cimaises de "Multiples" et, enfin la consécration, deux ans plus tard, sous les voûtes de la Vieille Charité. Coup sur coup, en 1989, Jean-Marc Andréozzi puis la fidèle Galerie Jouvène en 90 accrochèrent ses fruits si chargés de sève qu'ils "n'en étaient pas comestibles".
"La peinture est un moyen de comprendre et pour comprendre, il faut aimer" : pour avoir si fort chéri l'impatience dominée, Antoine Ferrari a accroché dans son musée imaginaire la charrette bleue de Van Gogh, juste au dessous de l'Estaque de Cézanne, entre un Delacroix et un Vermeer.
Mais à parier que Ferrari a emporté dans son Parnasse, le sous-verre d'un papier jauni, cette nappe q'un troquet montmartrois crayonné par Pascin à l'effigie d'un jeune peintre, qui lui ressemblait comme un frère.
Lui, qui ne vécut qu'avec de la lumière au bout de ses doigts, le voici, solitaire at à jamais solaire.]

Edmée SANTY article du Provençal 10 janvier 1995


   

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